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Edito de Telquel
N°224 - 6 au 12 mai 2006
Ahmed R. Benshemsi
Vous avez le choix
On ne peut pas “naître musulman”. On ne peut que choisir – ou ne pas choisir – de le devenir.
Le chiffre vient de tomber : Attajdid ne vend que 5000 exemplaires par jour. Soit 10 fois moins qu’Al Ahdath Al Maghribiya, quotidien devenu célèbre,
notamment pour sa rubrique de questions/réponses sexuelles. C’est une excellente nouvelle, qui a valeur d’indicateur : il y a dix fois plus de Marocains
qui s’intéressent à la vie réelle que de Marocains qui fantasment sur une praxis islamique aussi idéalisée qu’inapplicable. Voila qui réchauffe le coeur.
Devrions-nous donc, vu sa faible diffusion, nous désintéresser des messages véhiculés par le quotidien islamiste ? Oui, mais pas encore. Pas tant qu’il
remplit la fonction de porte-parole d’un parti politique, le PJD, qui risque fort de rafler la majorité aux prochaines législatives. Cela pourrait changer
(lire en page 14), mais d’ici là, restons vigilants…
C’est dans le cadre de l’exercice de cette vigilance que nous en arrivons, donc, à la Une d’Attajdid de mardi dernier, sobrement intitulée : “Que cherchent
ceux qui ont autorisé la diffusion d’un film qui méprise les Marocains et se moque de leur religion ?”. Il s’agit, vous l’aurez deviné, du film Marock de
Leila Marrakchi, que nous ne saurions trop vous recommander d’aller voir dès sa sortie dans les salles, mercredi prochain. Le quotidien islamiste, et ce
n’est pas une surprise, abhorre ce film – et explique pourquoi sur deux pleines pages (pour un quotidien, c’est énorme). Antisémitisme, xénophobie,
insultes, outrance et amalgame : rien que du lu et relu, mille fois déjà…
Un argument, néanmoins, mérite réflexion : “Rita la musulmane ne respecte pas l’islam”. La jeune héroïne du film, en effet, ne jeûne pas pendant le ramadan,
boit de l’alcool, sort avec des garçons, etc. Aux yeux d’Attajdid, “Rita est censée représenter l’islam éclairé, alors qu’elle ne représente que l’islam
acculturé”.
Mais qui a dit que Rita représentait l’islam, sous quelque forme que ce soit ? Qui a dit, tout simplement, que Rita était musulmane ? Le film fait
clairement comprendre qu’elle est marocaine, oui. Mais à aucun moment, il n’est dit qu’elle est musulmane. Le fait d’être Marocain ne suffit pas à faire
de quelqu’un un musulman. Et je ne parle pas des juifs, je parle de ceux qui sont censés “naître musulmans”, de par la loi. Il se trouve que l’adhésion
à une religion se fait d’abord par la pensée. Or il n’existe aucune force, fût-elle celle de la loi, qui puisse obliger quelqu’un à penser quelque chose.
La loi peut forcer à être hypocrite, oui, et c’est le cas de millions parmi nous, qui prétendent être ce qu’ils ne sont pas vraiment. Alors disons-le
clairement une fois pour toutes : on ne naît pas, on ne peut pas naître musulman (ni juif ni chrétien, d’ailleurs). On choisit de le devenir, ou de ne pas
le devenir.
Rita, manifestement, n’a fait aucun choix. Elle a 17 ans, et elle ne pense qu’à sortir en boîte et flirter avec des garçons. Ce film est plaisant, et la
religion n’est pas son propos. Ce que les islamistes ne comprennent pas, ne veulent pas comprendre, c’est qu’on puisse ne pas être comme eux : obsédé par
la religion. C’est pourtant le cas de l’écrasante majorité (par définition, silencieuse) des Marocains. Cette même majorité au nom de laquelle les
rédacteurs d’Attajdid prétendent parler. Continueront-ils à le prétendre, maintenant qu’on connaît leurs ridicules chiffres de vente ?
Edito de Telquel
N°223 - 29 avril au 5 mai 2006
Ahmed R. Benshemsi
Pleure, Kofi, pleure…
La vérité, c’est que personne ne veut céder sur rien, et donc que la situation est bloquée. Ce qui, au fond, arrange tout le monde.
Oui, je sais, ces histoires de Sahara et d’ONU vous ennuient, vous lassent, vous dépriment. Cela fait 15 ans, depuis le cessez-le-feu, que l’impasse perdure.
Et plus on vous dit que l’issue est proche, moins vous y croyez…
Eh bien vous savez quoi? Kofi Annan pense exactement comme vous. Le rapport qu’il a adressé au Conseil de sécurité, le 19 avril, est un aveu d’impuissance
aussi touchant que lucide. En résumé : “Le Maroc est prêt à tout envisager sauf, par principe, le référendum. L’Algérie (donc le Polisario) est prête à tout
envisager, sauf, par principe, l’abandon du référendum. Personne ne peut forcer la main au Maroc, ni à l’Algérie (donc au Polisario). Par conséquent, l’ONU
a atteint sa limite sur ce dossier et le proclame haut et fort. Dernière solution : que les parties négocient directement, en acceptant de remettre leurs
principes respectifs en question”. Mais M. Annan sait pertinemment que c’est inenvisageable. C’est pourquoi il conclut son rapport par cette injonction tout
à fait pathétique : “J’espère sincèrement que les parties réfléchiront aux longues années qui se sont écoulées depuis le conflit”. Tel quel ! Après lecture
du rapport, on n’a qu’une seule envie, celle de dire : pleure sur mon épaule, Kofi, ça va te faire du bien…
C’est que personne n’a raté le pauvre secrétaire général de l’ONU. Le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, a immédiatement qualifié son rapport de “complot
contre la cause sahraouie”, allant jusqu’à menacer, si le Conseil de sécurité l’approuve, de “reprendre la lutte armée”. L’ambassadeur algérien à l’ONU n’a
pas fait dans la dentelle non plus, en déclarant que “les seules négociations valables sont celles qui portent sur les modalités du référendum”. Et le Maroc,
qui devrait se sentir heureux que ce rapport écarte officiellement toute éventualité de sanction ? C’est du bout des lèvres que des sources (anonymes) à
Rabat le jugent “plutôt positif”. Comprenez : “les arguments qui vont dans notre sens sont bons. Le reste ne mérite même pas qu’on en parle”. Pleure, Kofi,
pleure…
La vérité, c’est que personne ne veut céder sur rien, et que chacun sait qu’en se comportant de la sorte, le conflit n’avancera jamais. Ce qui, au fond,
arrange tout le monde, et pas seulement les premiers concernés. Là-dessus aussi, M. Annan est très lucide. Soulignant amèrement que “le Sahara n’est pas
au premier rang des préoccupations politiques” des puissances censées être concernées (France, Espagne, Etats-Unis…) et que “grand cas est fait du maintien
de bonnes relations tant avec le Maroc qu’avec l’Algérie”, il en conclut que, “même si aucun pays n’admettrait qu’il est favorable à la poursuite de
l’impasse”… ils le sont, en fait, tous !
À l’heure où ce magazine passe sous presse, le Conseil de sécurité de l’ONU s’apprête à voter le rapport de son secrétaire général. Il semble improbable
qu’il soit approuvé. Mais même si c’était le cas, cela ne ferait que nous donner un petit avantage tactique. Un gros avantage tactique consisterait, pour
nous, à proposer une plate-forme d’autonomie sur la base de laquelle les parties pourraient discuter. Mais le Polisario et l’Algérie s’y refusent d’avance!
Que penser, que faire ? Jusqu’à nouvel ordre, rien, sinon pleurer avec le pauvre Kofi. Et décider comme lui que tout ça, finalement, ne vous intéresse plus…
Edito de Telquel
N°222 - 22 au 28 avril 2006
Ahmed R. Benshemsi
Les loups et l’agneau
47% des Marocains trouvent le PJD plus crédible que les autres partis. Franchement, ça vous étonne?
Les tempêtes dans les verres d’eau sont la grande spécialité de notre petit microcosme politico-médiatique. Un mois après
la publication, par Le Journal Hebdomadaire, de ce fameux sondage américain qui crédite le PJD de 47% des intentions de
vote aux législatives 2007, la polémique est toujours vivace. Pour la tuer, pourtant, il suffirait de rappeler cette évidence :
la question du sondage (“Si les législatives étaient pour demain, pour quel parti voteriez-vous ?”) ne signifie rien pour
le Maroc – puisqu’au Maroc, on ne vote pas pour des partis, mais pour des personnes, abstraction faite de leur étiquette politique.
Ce que ce sondage nous apprend, ce n’est pas que 47% du Parlement irait aux islamistes si on votait demain, mais plutôt que,
valeur d’aujourd’hui, 47% des gens trouvent le PJD plus crédible que les autres partis. Franchement, il faut une sacrée dose de
mauvaise foi pour s’en étonner…
Et pourtant, certains tentent encore de décrédibiliser ce sondage, son échantillonnage et sa méthode. C’est idiot. Quel intérêt
un institut de recherches respectable, adossé au parti au pouvoir à Washington, aurait-il à “bidonner” les résultats d’une petite
enquête sur un pays lointain et insignifiant comme le Maroc ? – d’autant plus que cette enquête était à usage interne et que les
responsables de l’institut en question sont mécontents de sa médiatisation… Affirmer que ce sondage est bidon relève à la fois de
la prétention et de la “théorie du complot”. L’argument de ceux qui n’ont rien à dire…
Sérieusement, si ce sondage continue à faire couler autant d’encre, c’est pour cette unique raison : ce chiffre de 47% est
vraisemblable. Et il fait peur. D’abord à l’USFP et à l’Istiqlal : à eux deux réunis, les deux premiers partis du Parlement
sont moins populaires que le troisième. Normal qu’ils s’en s’inquiètent. Ce qui est moins normal, c’est leur réaction.
Plutôt que de vouer aux gémonies ce “sondage douteux” (qu’en savent-ils ?!), ils auraient plus gagné à se taire et à organiser
des réunions discrètes pour examiner le moyen de rattraper leur déficit d’image dans l’opinion. Peur, ensuite, au Palais.
La preuve : certains quotidiens “para-officiels”, à l’unisson des deux chaînes de télé publiques, ont vite fait de sonner
la charge contre les “méthodes hasardeuses” de cet institut américain “jusque-là inconnu”. Pourquoi tant de fiel ?
La peur, il n’y a décidément pas d’autre explication.
Mais le plus cocasse, le voici : ce sondage fait peur… à ses bénéficiaires ! Dès sa parution, les cadres du PJD ont en effet
rivalisé d’ingéniosité pour le décrédibiliser et, par ricochet, minimiser leur propre influence. Le PJD est sans doute le seul
parti au monde à émettre des réserves sur un sondage qui lui est favorable… mais ce n’est pas si absurde que ça, quand on y pense.
Les islamistes sont conscients du fait que les autres partis, ainsi que le Palais, ne leur feront aucun cadeau. C’est pourquoi ils
auraient aimé raser les murs aussi longtemps que possible – idéalement, jusqu’au commencement de la campagne électorale officielle,
un mois avant le scrutin. Raté ! Le premier chiffre démontrant leur force est révélé plus d’un an avant les élections ;
le signal de l’hallali est donc donné beaucoup trop tôt à leur goût. Un an à encaisser les coups – et à ne pas y répondre
“pour n’effrayer personne”. Nos islamistes ont décidément un sens du sacrifice qui force l’admiration. Et notre pays, l’aptitude
à secréter des paradoxes toujours aussi inouïs : une meute de loups effrayée par un agneau ! À moins qu’il ne s’agisse d’une meute
d’agneaux dopés par la panique, attaquant un loup aux oreilles basses, la queue entre les jambes. La Fontaine y trouverait matière
à une jolie fable...
Edito de Telquel
N°221 - 15 au 21 avril 2006
Ahmed R. Benshemsi
L’autre, c’est lui
Mohammed VI ne cesse d’inscrire son règne dans la “continuité” de celui de son “vénéré père” – quand bien même le contraire est évident.
“Si vous pouviez m’éviter les comparaisons avec mon père, je vous en saurais gré”. C’est en ces termes courtois mais fermes que Mohammed VI s’adressait,
moins de deux mois après son intronisation, à un grand journaliste français de passage à Rabat (en privé, évidemment). L’expression à la mode, à l’époque,
était “lui c’est lui, et moi c’est moi”. Le nouveau roi en a donné la preuve, depuis, sur un certain nombre de dossiers-clés.
Les droits des femmes, d’abord. Hassan II, qui se définissait comme “le premier fondamentaliste du royaume”, n’a rien cédé aux féministes, ou alors des
broutilles pour donner le change. Tout en continuant à se référer à l’islam, le fils a pris le total contre-pied du père, en opérant une réforme radicale
de la Moudawana au nom d’une lecture très moderne des textes sacrés. La revendication identitaire amazighe, ensuite, a beaucoup plus avancé en 6 ans de
règne du fils qu’en 38 ans de règne du père. Vécue sous le régime précédent comme un “facteur de division”, l’identité amazighe du royaume est aujourd’hui
hautement consensuelle. Autre dossier-clé, celui des droits de l’homme, considéré “clos” par Hassan II dès le début des années 90. Depuis que son fils a
lancé la dynamique IER, on sait à quel point tout restait à faire – et à quel point c’est loin d’être fini, aujourd’hui encore…
Etrange, pourtant : sur ces trois grands chantiers comme sur bien d’autres, Mohammed VI ne cesse, publiquement, de s’inscrire dans la “continuité” de
“l’oeuvre glorieuse” de son “vénéré père” – quand bien même le contraire est évident. Pourquoi ? Est-ce – thèse classique – la nécessité politique de
donner des gages aux tenants de “l’ancienne garde” qui demeurent toujours en poste ? Cela pouvait se concevoir pendant ses premiers mois, voire ses
premières années de règne. Mais cela ne rime plus à rien, aujourd’hui. Des hommes forts de Hassan II, il ne reste plus, après sept ans de savant
effeuillage, que les (plutôt isolés) généraux Benslimane et Bennani. Des militaires guère portés sur la chose politique et qui aimeraient bien,
en fait, qu’on les laisse prendre leur retraite en paix. On les imagine très mal battre le rappel des nostalgiques du hassanisme pour fomenter
quelque mauvais coup… Non, décidément, ce prétexte ne tient pas.
Est-ce la volonté de ne pas déstabiliser les Marocains – entendons le peuple, assommé par 38 ans de propagande visant à faire de Hassan II une sorte
de Dieu dont la critique serait sacrilège ? Non plus. Certes, les Marocains, profondément imprégnés de culture patriarcale, ne comprendraient pas
qu’un fils, fût-il roi, “tue” son père. Mais personne ne demande à Mohammed VI de le faire. Il lui suffirait simplement de ne plus le citer, et de
se positionner comme un homme “de changement”. En terme d’image, ce serait très payant. En même temps, la statue du père serait déboulonnée en douceur
sans que personne, même parmi les plus conservateurs, n’y trouve rien à redire…
Rien à faire, pourtant : la “continuité” continue à faire office de dogme suprême. Peut-être bien, finalement, que l’explication est d’ordre psychologique.
Il n’est pas facile d’être le fils d’une personnalité aussi forte que Hassan II ; il l’est encore moins de s’en affranchir, même sept ans après sa mort.
C’est comme si l’ombre du père, terrifiante, planait encore sur les épaules du fils. Depuis le 23 juillet 1999, beaucoup de verrous ont sauté, pour le plus
grand bien de ce pays. Il en reste encore un, d’ordre intime et filial, celui-là. Peut-être, finalement, est-il plus déterminant que tous les autres...
Edito de Telquel
N°220 - 8 au 14 avril 2006
Ahmed R. Benshemsi
Libérez les patrons !
L’entrée du Maroc dans la mondialisation relève plus de la posture politique que de la stratégie économique
À trois mois de l’élection de son prochain président, un silence de mort s’est abattu sur le patronat marocain. C’est tout à fait exceptionnel.
Habituellement, à pareil délai, les campagnes électorales des différents prétendants font rage. Cette fois, non seulement personne ne s’est encore déclaré,
mais on craint même sérieusement… que personne ne le fasse d’ici juin. Que diable se passe-t-il?
Il se passe que les patrons sont terrorisés. Parce que le fisc est méchamment tombé sur toutes les entreprises dans lesquelles leur président sortant,
Hassan Chami, est impliqué de près ou de loin. Coïncidence, hasard de la loterie des vérifications fiscales ? C’est ce que soutient l’intéressé qui déclare:
“Les contrôles fiscaux sont normaux dans la vie des entreprises et les miens n’ont aucun rapport avec mes prises de position à la CGEM”. Je comprends tout à
fait que M. Chami veuille calmer le jeu, mais qu’il me permette, malgré la grande estime que je lui porte, de douter de sa lecture pacifique des évènements.
Tous ses pairs, du reste, en sont persuadés: c’est bel et bien à une “campagne punitive” que fait face le patron des patrons. Pas étonnant que les candidats
à sa succession ne se bousculent pas. Les entrepreneurs n’ont pas spécialement des âmes de martyrs…
Ce qu’on reproche à Chami, c’est d’avoir parlé vrai, d’avoir dit que le gouvernement n’avait pas de stratégie économique claire, qu’il mettait en danger des
pans entiers de notre économie, donc des emplois par dizaines, sinon par centaines de milliers… Le président de la CGEM ne cherchait pas, ce faisant, à
devenir un héros, et encore moins un opposant. Il ne faisait, en toute bonne foi, que son travail: défendre ses ouailles, et à travers elles, l’avenir du
tissu industriel national.
Ce dernier est, en effet, en piètre état. Pour schématiser, il se retrouve de plus en plus coincé entre l’économie informelle (galopante parce que
pratiquement pas combattue) et la menace de la concurrence étrangère, favorisée par la baisse des droits de douane. La mondialisation est inévitable? Certes,
mais elle se prépare. Avec la signature de tous ces accords de libre-échange (Europe, Etats-Unis…), on a l’impression que l’entrée du Maroc dans la
mondialisation relève plus de la posture politique que de la stratégie économique. S’ouvrir au monde, c’est bien. Encore faut-il y préparer notre tissu
économique, pour qu’il ne crève pas la gueule ouverte au nom de grandes idées mal maîtrisées. C’est pourtant ce qui est en train de se passer, et c’est ce
que Chami voulait dénoncer avant qu’on ne le rabroue violemment.
En voulant à tout prix “remettre au pas” la CGEM, le pouvoir la terrorise, la paralyse et la condamne à redevenir ce qu’elle était au plus fort du système
hassanien de prébendes: un club de courtisans richissimes, trop heureux d’embrasser la main du ministre de l’Intérieur quand il daignait la leur tendre.
Si la CGEM est ainsi domestiquée, qui dira ses quatre vérités économiques au pouvoir ? Les partis ? En la matière, ce sont des primates, incapables d’avoir
une vision économique cohérente, et encore moins intelligente. Même celui d’entre eux qui dispose de ce qui s’approche le plus d’un programme économique
(le PJD, encore lui), est encore très loin du compte, vu les gravissimes enjeux de l’heure.
L’investissement est bloqué depuis plusieurs années au Maroc, c’est de notoriété publique. Faire peur aux investisseurs est le meilleur moyen pour que cette
situation perdure, voire empire. Un “signal fort” serait plus que bienvenu...
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